Babur Chah, fondateur de l'empire des Indes
Gengis Khan, Tamerlan, on connaît l'épopée, à tout le moins le nom de ces conquérants légendaires. Babur, un de leurs descendants, ne bénéficie pas d'une telle renommée. Pourtant, ce guerrier ivrogne et mystique est, lui aussi, un bâtisseur d'empire, et, pour notre plaisir, un mémorialiste poète.
En 1876, la reine Victoria d’Angleterre était proclamée impératrice des Indes. Dix-huit ans plus tôt, en 1858, les Britanniques, détrônant Bahadur Chah II, avaient mis fin à l’empire des Grands Moghols, décadent depuis 1707, mais qui avait connu des décennies de splendeurs sous le règne d’Akbar (1556-1605) et de ses successeurs. Cet empire avait été fondé en 1525 par Zahir al-din Muhammad, surnommé Babur, « la Panthère », en souvenir de l’antique totémisme central-asiatique des Turcs et des Mongols.
« La Panthère » se fait les griffes