Citroën : une firme pas comme les autres
Le Mondial de l'automobile se tient cette année du 30 septembre au 15 octobre, à Paris. Citroën a longtemps profité de cette manifestation pour présenter de nouveaux modèles révolutionnaires. Que l'on pense à la 2 CV ou à la DS. Pourtant, rachetée deux fois, la marque se singularise aussi par sa fragilité financière. Retour sur quatre-vingts ans d'une entreprise pas comme les autres.
La marque au double chevron a fêté, fort discrètement, en 1999, ses quatre-vingts ans. Le Mondial de l'automobile offre l'occasion de revenir sur la stratégie d'une des firmes les plus controversées de l'histoire automobile, longtemps la plus innovatrice, mais aussi l'une des plus fragiles.
Son destin est d'abord celui d'un entrepreneur visionnaire, André Citroën, juif et polytechnicien à l'époque de l'affaire Dreyfus. Après s'être lancé, pendant la Première Guerre mondiale, dans la fabrication de masse des obus, il fait, en 1919, le pari de la grande série dans un secteur encore de luxe, l'automobile. Son modèle : les États-Unis ; « Comme les peintres et les sculpteurs vont à Rome, les ingénieurs doivent aller en Amérique, lieu de naissance de la grande industrie » , affirme-t-il. Celui que L'Humanité surnomme le « Napoléon de l'automobile » transpose à la France les méthodes fordiennes de production1.