Filles du démon, filles du Christ
La règle de saint Benoît n'avait rien prévu pour elles. Les femmes ont forcé les portes des monastères, sans jamais vaincre les réticences de l'Église.
La religieuse du Moyen Age nous est moins bien connue que le moine ; les historiens lui ont fait une maigre place et, dans le folklore médiéval, la nonnain des fabliaux prête à sourire, tandis que les anecdotes concernant l'attrait qu'exercent en tout temps les abbayes de femmes sur les laïques comme sur les ecclésiastiques ne manquent pas. Pourtant, une chose est certaine : les femmes ont toujours voulu, autant que les hommes, avoir dans l'Église une place qui leur a été chichement mesurée. « Qu'elles se taisent dans les assemblées », écrit saint Paul. Au IXe siècle, pour le réformateur du monachisme Benoît d'Aniane, elles n'ont pas le droit d'être en contact direct avec le sacré. Leurs intentions pieuses sont louables, mais ne leur donnent pas les mêmes droits qu'aux hommes.
SOUS ÉTROITE SURVEILLANCE