La marée des nouvelles archives
Le Congrès international des Archives vient de s'achever à Paris. Jean Favier, ci-contre, directeur général des Archives de France, insiste ici sur le fait que les « nouvelles archives » (microfilms, bandes magnétiques, vidéodisques, etc.) ne rendent pas caduques les méthodes traditionnelles qui consistent à trier et à échantillonner. Autrement dit, il vaut mieux sélectionner les documents à conserver !
De l'argile des tablettes mésopotamiennes au papier du XIXe siècle, rien n'avait vraiment changé. On avait tout utilisé : la pierre, le coquillage, le papyrus, le parchemin, le papier. On avait écrit en creux, en noir, en couleurs. Mais l'essentiel était une définition qui franchissait les siècles et se jouait des changements matériels. Les archives étaient ce qu'on avait écrit dans le temps de l'action pour informer, pour documenter, pour notifier. On gardait ces archives pour constituer la mémoire sans cesse enrichie grâce à laquelle les hommes et les sociétés humaines pouvaient comprendre et travailler. On les gardait aussi parce qu'elles étaient un symbole de l'identité personnelle ou collective, voire de l'indépendance et de la souveraineté. Et l'on s'apercevait tôt ou tard qu'elles étaient le matériau par excellence de cette interrogation sur le passé qui s'appelle l'histoire.