Plutarque, moraliste oublié
Plutarque est-il démodé ? Célèbre de son vivant, maître à penser pour les siècles suivants, aujourd'hui oublié... Jean Sirinelli nous en livre un portrait attachant.
Maître à penser de Montaigne, brocardé par Molière, lu et relu par Rousseau, Plutarque ne fait plus recette. Comme le remarque Jean Sirinelli dans le portrait qu'il vient de lui consacrer : aujourd'hui beaucoup mieux connu, le sage n'est plus guère lu... Il a quitté le rayon des conseillers du présent pour celui, moins visité, des témoins du passé1.
Jean Sirinelli ressuscite la figure de ce Grec, citoyen romain qui, à travers une foule d'oeuvres brèves, exerça dans la culture antique puis dans la nôtre une sorte de magistère moral : ses Vies des hommes illustres , mettant en parallèle Grecs et Romains, traçaient des idéaux de conduite. Tels ceux, gaulliens, qui président au portrait de Périclès : « De cette démocratie molle et parfois relâchée comme une musique tendre et languissante, il fit un régime aristocratique et royal, dont il usa pour pratiquer une politique droite et inflexible qui ne visait qu'au bien. »