Un roi pour la Roumanie !
C'est de 1922 que datent, en gros, les frontières actuelles de la Roumanie. Cette année-là, Ferdinand Ier était couronné roi d'un pays considérablement agrandi, à la faveur de la Première Guerre mondiale. Rétrospective.
Le 15 octobre 1922, à Alba Iulia, en Transylvanie, Ferdinand de Hohenzollern et Marie de Kent sont solennellement couronnés roi et reine de la Grande Roumanie. La cérémonie est destinée à marquer le parachèvement de ce que l'histoire roumaine appelle le « processus d'unification » de la nation.
Bien qu'âgée d'un demi-siècle seulement, la monarchie roumaine a déjà connu deux dynasties. En janvier 1859, les principautés de Moldavie et de Valachie, provinces ottomanes depuis le XVe-XVIe siècle, élisent un même souverain, symbole de leur union : Alexandre-Jean Cuza. Admirateur de l'Occident, Cuza se lance dans des réformes hardies, comme la sécularisation des biens des monastères ou l'abolition du servage, qui suscitent contre lui une coalition hétéroclite. Contraint à l'exil en 1866, il est remplacé par un cousin catholique du roi de Prusse : Karl Carol de Hohenzollern-Sigmaringen, fondateur de la deuxième dynastie.