A Verdun, main dans la main
Verdun : un « enfer » où Allemands et Français s'entre-tuèrent en 1916. Verdun, toujours, théâtre meurtrier pendant la Seconde Guerre mondiale. Verdun, enfin, choisi par François Mitterrand et Helmut Kohl pour célébrer l'amitié entre leurs deux peuples. C'était il y a vingt ans.
Verdun, 22 septembre 1984 : deux hommes se tiennent la main, debout, devant un catafalque symbolisant les morts de la Première Guerre mondiale. L'un, François Mitterrand, est président de la République française. L'autre, Helmut Kohl, chancelier d'Allemagne fédérale.
Ce geste des deux dirigeants d'unir leurs mains en ce lieu de mémoire des déchirements franco-allemands demeure l'une des images les plus fortes de la réconciliation entre les deux anciens États ennemis.
Certes, le rapprochement entre la France et l'Allemagne n'est pas nouveau : il date de 1950, lorsque Robert Schuman, le 9 mai, proposa à l'Allemagne la création d'un pool du charbon et de l'acier qui rendrait la guerre « non seulement impensable, mais aussi matériellement impossible » . Cependant, la « poignée de main » de Verdun scelle de manière extrêmement symbolique la nature nouvelle des rapports entre Paris et Bonn.