Arthur, Lancelot, Perceval et les autres
Il y a quelques années, les écoles maternelles étaient envahies par des petits « Sébastien ». C'était la conséquence d'un feuilleton télévisé particulièrement populaire. Partant du même principe, Michel Pastoureau a cherché à étudier, grâce aux prénoms, la diffusion des grandes légendes médiévales.
Chacun de nous a pu observer que le succès de certains feuilletons télévisés exerce parfois une influence inattendue sur la vogue de quelques prénoms. Cette mode n'est pas nouvelle : en leur temps, plusieurs romans ont exercé une influence semblable (et plus durable aussi), notamment sur les prénoms masculins. Ainsi, pour s'en tenir à l'époque romantique, le Werther de Goethe ou le René de Chateaubriand. Ce que l'on sait moins, c'est que ce phénomène culturel se rencontre déjà au Moyen Age, bien avant l'apparition et la diffusion du livre imprimé. Les philologues se sont ainsi, depuis longtemps, penchés sur la vogue de Roland et d'Olivier, noms de baptême répandus par la Chanson de Roland et par les légendes qui s'y rattachent.