Eisenstein, un cinéaste de génie au service de Staline
La cinémathèque de Toulouse propose une série de manifestations sur le « Cinéma stalinien », avec en particulier la présentation de films rarement vus en France du réalisateur Sergueï Eisenstein. L’occasion de suivre l’itinéraire de cet homme paradoxal qui, encensé par la critique officielle pour de fabuleuses oeuvres de propagande, comme Octobre ou Le Cuirassé Potemkine, fut aussi un adversaire du totalitarisme. Et mourut dans la disgrâce.
« J’ai vécu une époque extraordinaire. Mais je n’ai aucune envie d’écrire sur mon époque. J’ai plutôt envie de rendre la manière dont l’homme moyen traverse, en un contrepoint imprévu, les grandes époques. » Sergueï Mikhaïlovitch Eisenstein a quarante-huit ans lorsqu’il rédige ces lignes destinées à figurer en préface de ses Mémoires . Terrassé par un infarctus en février 1946, il est contraint de garder la chambre pendant plusieurs mois et décide alors de s’atteler à la rédaction de ses souvenirs.
Après sa mort, « le monde fut appauvri »